Le transfert de notre grande tribu et nos vénérables montures s’est passé tout en douceur. Un camion d’un ami d’une amie a transporté nos vélos et cartons jusqu’à l’aéroport El Dorado de Bogotà. On avait pris de la marge, 5 heures avant le décollage. Des au-revoir plein d’émotions et de gratitude envers Julia. La promesse de se revoir dès que possible en France ou ailleurs. Ensuite, il a fallu attendre 3 heures avant de pouvoir enregistrer nos bagages, assis par terre pour garder un œil sur notre précieux chargement. Enfin, l’heure de l’enregistrement sonne et tout se passe assez facilement. Pas besoin de batailler pour nos 6 cartons de vélos, pas de frais supplémentaires survenus de nulle part, pas de vol annulé ou retardé. On a même le temps de manger un hamburger avant l’embarquement. Le vol lui aussi se passe sans perturbations. Le sommeil tarde à arriver et une heure avant l’atterrissage, soit 2h30 du matin pour nous, heure Colombienne, toutes les lumières se rallument et c’est déjà l’heure du petit déjeuner… On boit un café pour se remettre en route et bientôt nous touchons le sol espagnol à Madrid. Nos 6 cartons sont bien rentrés en Europe. On passe les douanes et retrouvons nos amis Marie Hélène et Jésus. Ils sont venus chercher à l’aéroport avec une camionette. Gwen prend le volant de la voiture et nous voilà en route pour Casasimarro, le village natal de Jesús. Nous sommes un peu chamboulés, un peu fatigués mais tellement heureux d’être de retour si près de notre chez nous.

Pendant ce dernier transfert, les enfants dorment profondément, le décalage horaire se fait sentir. La première journée, nous discutons, faisons quelques courses et nous installons nos affaires dans la maison. Et elles sont nombreuses entre tout l’équipement des vélos, les sacs à dos, les souvenirs… On ne voyage pas si léger qu’on le pensait. Nous sommes heureux d’être là, en si bonne compagnie.

Notre semaine passe trop rapidement bien sûr ! Nous avons la chance de découvrir la région et notre super guide connaît les meilleurs coins : tout d’abord nous passons une journée memorable à Alcalá del Jucar. Un village perché sur la falaise. Nous y mangeons un bon repas à l’ombre de grands arbres, la chaleur est déjà bien présente pour la saison. Puis nous montons à travers les rues étroites et escarpées vers le château situé en haut de la falaise, nous visitons également ses grottes souterraines dont la fraîcheur bienfaisante nous fait un bien fou. Pour finir cette belle journée, nous faisons une jolie balade jusqu’à un barrage en contre-bas. Immersion totale dans la nature…

Nous visitons également la mancha et ses célèbres moulins à vent racontés par l’écrivain Cerventes. Don Quijote est bien présent dans ce joli coin d’Espagne. Aujourd’hui encore la chaleur est accablante. Nous longeons les murs pour trouver un peu d’ombre. Les moulins se dressent majestueux sur la colline. Des géants blancs immuables, fiers et immobiles. Nous avons la chance d’en visiter un, de voir son mécanisme et d’imaginer le temps où ils tournaient à plein régime. Notre tour de le région de la Mancha nous amène aussi à un château fort: témoin d’un temps où les invasions étaient courantes. Sa rénovation pour en faire un hôtel à permis de redoner son lustre à ce vieil édifice.

Nous passons également pas mal de temps à préparer notre futur départ. Trier nos affaires, remonter nos vélos, ranger, choisir les affaires indispensables de celles qu’on peut laisser à Marie-Hélène et Jésus. Ils vont ramener dans le Sud Ouest nos sacs à dos, nos affaires en trop, nos souvenirs de voyage. Et ça en prend de la place dans la voiture !

La semaine se passe donc dans le plaisir des moments simples partagés. De bons repas, de bons produits locaux, des petits déjeuners à l’ombre de la vigne, dans la fraîcheur du matin et dans la chaleur des soirées espagnoles. On retrouve le confort de l’eau potable au robinet, d’un bon lit, d’une douche chaude, et surtout de la chaleur humaine entourés par ceux qu’on aime… L’essentiel en somme !