A propos, Equateur, Galapagos

Isabela, l’île sauvage

Du 18 au 25 janvier

Autant à San Cristobal nous avons gardé un pied dans la ville, avec son mercado, ses restaurants, sa vie de petite ville animée, autant Isabela nous a projeté loin de la civilisation. Quelques tiendas avec très peu d’achalandage, les seuls fruits que nous avons trouvés, ce sont des bananes plantains et des ananas, quelques légumes et très peu de viande, ou alors congelée. Le village où nous sejournons est quasiment le seul de l’île. Ici, vivent environ deux mille personnes. Les touristes se font rares en ces temps de pandémie. La vie au village en est très impactée. De nombreuses agences et hôtels ont dû fermer leurs portes. Les seuls voitures qui circulent sont les taxis, des pickups blancs qui sillonnent la rue principale à la recherche de touristes égarés. Les habitants se déplacent en moto ou à vélo. La population porte le masque en permanence, les panneaux nous rappellent de nous laver les mains, du gel hydro alcoolique est proposé dans tous les lieux fermés. Même loin de tout, le virus est présent.

Nous arrivons un mardi en fin d’après-midi. Nous avons trouvé un hôtel à cinquante mètres de l’océan. Nous sommes impatients de découvrir notre nouveau lieu de vie. Nous y avons réservé deux chambres de deux lits et dans cet hôtel, il y a une cuisine commune. C’est une cuisine d’extérieur comme on en fait beaucoup ici. On dépose rapidement nos bagages et on part découvrir la plage. Un petit chemin à travers des herbes sèches nous y mène. La houle est puissante, de grosses vagues s’écrasent sur une ancienne coulée de lave noire. La nature dans toute sa puissance et sa force. Le sable est assez fin, très peu de coquillages mais énormément de crabes et toujours, nos voisins impassibles, les iguanes marins. Sur cette île, et le long de la plage, on en trouve par dizaines.

De toutes les tailles et de couleurs variées pour les mâles. Les femelles et les bébés sont noirs comme la lave refroidie. La température baisse rapidement le soir, alors on ne s’éternise pas. Les enfants qui n’ont pas pu s’empêcher de sauter dans l’eau se rhabillent rapidement. Nous allons en ville pour dîner.

Ici, on adore les plages immenses de sable fin pour nous seuls. Peu de touristes, personne d’autre que nous. Elouan, Léopold et Marius passent leurs journées sur la plage à construire une cabane dans les palétuviers, à se baigner, à construire des forteresses de sable pour affronter la marée. Ils ont trouvé des crabes fantômes, des murènes, une pieuvre, des poissons globes… On a même vu des raies et des requins à pointe blanche nager juste à côté de nous !

Au cours de cette semaine d’immersion totale en Nature, nous visitons La Sierra Negra, le plus haut volcan de l’île dont la dernière éruption date de 2018. Départ à 7h45 de l’hôtel. Nous allons marcher beaucoup aujourd’hui, au programme 16 kilomètres aller-retour pour monter voir son cratère qui est immense (9 kilomètres de diamètre !).

Une fois arrivés là-haut, nous nous dirigeons vers El Chico, un autre volcan juste à côté de son grand frère. Nous arrivons alors sur un paysage quasiment lunaire. Nous cheminons sur d’anciennes coulées de lave noires et ça et là notre regard s’accroche à des explosions de couleurs, du jaune, du rouge… On ne peut que retenir notre souffle face à cette merveilleuse œuvre d’art tout en rondeur et en couleurs. La chaleur est intense elle aussi, la brume matinale s’est levée et le soleil nous atteint sans ménagement. Pas d’arbre, pas encore de végétation, pas d’abris. Nous restons un long moment assis sur El  Chico, à admirer ce paysage, l’océan au loin, à profiter du vent qui souffle fort de ce côté du volcan. Gwen sort le drone, on est les derniers touristes, pas d’oiseaux, on ne gênera personne… La balade dure au total six heures. Aristide s’endort d’épuisement sur mon dos sur le chemin du retour. Pour le caler, on noue le blouson d’Elouan comme une écharpe autour de lui. Les cinq kilomètres restants à parcourir m’ont semblé longs et difficiles. Mine de rien, il commence à peser lourd ! On rentre encore une fois éblouis de nos découvertes.

Merci Sting & The Police pour la musique !

Là où nous passons beaucoup de temps, c’est la cuisine commune. Elle est bien pratique pour les échanges entre voyageurs. Cette semaine, nous avons fait la connaissance de James Simon, un artiste Américain. Ancien luthier qui s’est reconverti dans l’art et la sculpture. Nous avons beaucoup ri, beaucoup échangé. Cet homme est un extraterrestre, comme on les aime.

James Simon

Nous avons croisé aussi une jeune femme équatorienne en vacances avec sa fille et sa mère. Elle m’a expliqué qu’elle venait de Santa Cruz et que ses trois jours de vacances en famille sont précieux car ici, les congés payés n’existent pas. Et elle peut rarement prendre de vacances. Aux Galapagos, les touristes sont souvent américains, on croise pas mal d’allemands et de hollandais, très peu de français.

Ici, tôt le matin, pendant que les enfants dorment encore, nous adorons longer la mer jusqu’au cœur du village. Nous achetons nos petits pains frais, des panes enrolados et un petit gâteau aux amandes pour Aristide. Nous faisons ensuite quelques courses pour les repas de la journée et nous nous arrêtons pour un petit café pour nous et un jus d’ananas pour Ari. Nous adorons partager ces moments en compagnie des locaux. De retour à l’hôtel, souvent nos grands sont déjà sur la plage à construire des nouvelles murailles ou à la recherche d’un nouveau spécimen…

Le temps prend une autre dimension sur les Galapagos. A la fois long et rapide, à la fois doux et puissant, nous sentons au fond de nous que nous garderons toujours en nous cette douceur de vivre, cette force, cette toute puissance de la vie, malgré tous les embuscades et les menaces qui pèsent sur elle.

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Fran Cois
2 années il y a

La parenthèse inattendue. Une bien belle narration qui nous transporte le temps de la lecture dans votre petit monde à vous. Plein de bisettes à tous.

Joëlle Pontieux
2 années il y a

Cette découverte de la nature dans toute sa beauté, dans un temps suspendu, que de richesse sur notre planète ! Tu nous le racontes si bien, un grand plaisir de te lire ! C’est ce que me disait Jean-Marie hier soir. J’imagine votre vie de chaque jour toujours différente, les enfants doivent vivre cela à deux cents pour cent. Mes petits-fils constructeurs seront riches de cette expérience. On est bien sûr toujours impatients de vous suivre dans cette aventure. Prenez bien soin de vous. On vous embrasse très fort ❤ 😘😘😘