A propos, Colombie, Mexique

Transfert des vélos ou un cauchemar éveillé…

Du 28 octobre au 3 novembre

Voyage jour 103 à 109

Cancun est le point final de notre périple à vélo sur le continent américain. Nous avons trouvé les cartons pour les emballer et nous préparons avec frénésie notre transfert pour Bogotá. Nous nous sentons très impatients de faire de nouvelles découvertes et un peu tristes de quitter ce beau pays dont nous n’avons découvert qu’une petite partie. Une page se tourne vers une autre façon de voyager. Nous sommes tout de même heureux de nous alléger en constatant le volume que représentent nos bagages et nos vélos. Nous nous équiperons en sac à dos dès notre arrivée dans la capitale colombienne. Nos sacoches de vélo seront stockées avec nos vélos pour le reste de notre voyage chez Julia, notre ancienne jeune fille au pair qui réside à Bogotá.

Nous avons profité de notre séjour à Cancún pour visiter El Bosque, une jungle de plusieurs kilomètres carrés en plein centre ville. On y rencontre les arbres typiques de la jungle mexicaine avec des lianes comme dans tarzan, des tortues, des iguanes et plein d’insectes. Nous nous laissons aspirer par son ambiance tropicale et sa chaleur humide. Ici, les habitants de Cancun font leur jogging loin de l’agitation de la ville.

Le 30 octobre, jour de mon anniversaire, nous nous octroyons la journée pour visiter plusieurs marchés locaux. Nos vélos étant déjà emballés nous nous lançons dans la traversée de la ville à pied. Les deux premiers marchés manquent cruellement de charme. Ils sont destinés aux touristes à la recherche de souvenirs bon marché et de très mauvaise qualité. Nous sommes dans l’antre de l’hyper consommation. Il faut bien avouer que nous préférons les petits mercados typiques et fréquentés par les locaux. Nous arrivons enfin au Mercado 23, et nous tombons immédiatement sous le charme de ses épices, ses couleurs et l’agitation qui précède la fête des morts. Ici, les familles viennent acheter les œillets oranges pour décorer les hôtels que chaque famille installe chez elle pour rendre hommage à ses défunts. En dehors des couleurs des fleurs, il y a celles des fruits, des légumes, des bougies et l’odeur entêtante de l’encens typique de ce week-end de la fête des morts. Selon la tradition mexicaine l’encens permettrait de faciliter le lien entre les deux mondes, celui des vivants et celui des morts, il aiderait donc ces derniers à retrouver le chemin vers leur ancienne maison.

Pour déjeuner, nous dégotons un petit restaurant dans l’un des mercados en nous fiant au nombre de mexicains déjà attablés. Cette technique est infaillible. Nous commandons un poisson qui nous est présenté à table avant même sa préparation, une lemonade, ou eau citronnée sucrée. Ici, la musique est bien présente. Nous bénéficions même d’une petite chanson typique du Mexique. L’émotion nous envahit. Nous sommes émus de vivre notre dernière journée à Cancún. Mon anniversaire prend une saveur particulière, je m’imprègne de ce qui m’entoure, je cherche à graver ce moment si fort au plus profond de moi, bien consciente que nous ne reviendrons pas ici avant un long moment. Cette journée d’anniversaire est un cadeau. Même loin de la famille et de nos amis, je reçois messages et bon vœux avec un plaisir infini et surtout la conviction d’être très entourée. L’adage loin des yeux, loin du cœur ne s’applique pas ici.

Nous rentrons vers 18h et achevons les préparatifs. Demain, départ à 10h avec 2 vans pour transporter nos affaires et nos nombreux enfants. Décollage prévu à 15h45.

Au moment d’enregistrer nos bagages, le personnel de la compagnie exige que nous payions une surtaxe pour les bagages alors que nous avons tout réglé en ligne. Commence alors pour Gwen une négociation épuisante de plus d’une heure au comptoir. Il finit par avoir gain de cause mais au prix d’une bonne dose de stress. Nous livrons nos 6 vélos et nos 6 cartons de bagage en soute avec un soulagement énorme. Persuadés que le pire est derrière nous. Nous déjeunons après le passage des douanes en rêvant aux merveilles qui nous attendent en Colombie. A 15h, nous nous dirigeons sereins vers la porte d’embarquement. Un aglutinement d’une quarantaine de personnes nous met alors la puce à l’oreille. Nous nous approchons et apprenons que le vol est tout simplement annulé. La raison officielle est un oiseau dans l’un des réacteurs, il se dit entre les passagers que c’est parce qu’il n’y a pas assez de monde et que le trajet n’est pas rentable. Le ton monte, les passagers demandent tous une solution et surtout une prise en charge des frais engagés. Ici en Amérique, les compagnies n’ont aucune obligation quand elles annulent un vol. Il se murmure même qu’il se pourrait qu’on n’ait pas de vol le lendemain. Le ciel nous tombe sur la tête. On pense à nos 250 kilos de matériel à récupérer et l’abattement nous guète. Les autres passagers nous expliquent qu’il ne faut pas quitter l’aéroport tant qu’on n’a pas un autre billet d’avion. On reste tous à la porte d’embarquement et réclamons haut et fort un responsable qui finit par arriver 30 minutes plus tard . Il appelle directement la police car il ne veut pas que la porte d’embarquement soit bloquée. Au Mexique, on ne  rigole pas avec les règles… Le ton monte et on nous explique qu’il faut repasser les douanes pour re-rentrer sur le territoire mexicain, ensuite, nous devons récupérer nos bagages et alors seulement ils pourront nous dire s’il y a un vol le lendemain. Bien entendu, pour passer la douane, nous devons refaire scanner tous nos bagages. Une aberration et surtout un exercice physique intense… Le marathon n’est pas terminé !

Il nous faudra patienter deux heures de plus dans le hall de l’aéroport pour récupérer nos tickets pour le lendemain. Nous finissons par trouver un hôtel avec une navette pour transporter nos bagages. Il est 20h00, la journée fut longue depuis notre départ ce matin à 10h…

Le vol du lendemain est à 18h30. Tout se passe au mieux, ouf. Nous avons juste l’impression de revivre la même chose mais avec le bon déroulé !  » Un jour sans fin » le remake.

Le vol se passe sans encombre en un peu moins de 3h30. Il faut y ajouter une heure pour passer les douanes. Julia nous attend, il nous faudra 2 taxis pour charger notre matériel. Arrivé à l’airbnb, l’apothéose nous attend… pas de clés. Il est 23h30 et nous nous retrouvons dehors avec nos affaires et nos enfants et il fait une température de 11 degrés… À ce moment là, commence une discussion de sourd avec le propriétaire de l’appartement loué, qui a récupéré les clés au poste d’entrée et ne veut pas venir les ramener, ni qu’on vienne les récupérer à son domicile. Nous voilà obligés de réserver un hôtel. Par chance , l’un des taxis est resté, c’ est lui qui se chargera des deux trajets pour transporter tout notre matériel. Et je resterai pendant une heure avec les enfants et Julia dehors car nous devons surveiller nos bagages pendant que Gwen fait le premier voyage avec les taxis. Nous sommes tous épuisés et frigorifiés. Aristide s’est endormi dans mes bras. Nous rêvons de notre couette et d’une bonne flambée pour nous réchauffer.

Finalement, nous retrouvons notre lit vers 1h30 du matin. Un peu hébétés par ces derniers événements… Mais heureux que ce dernier transfert soit enfin terminé !

Nous voilà le lendemain prêts pour notre premier vrai contact avec Bogotá. La ville est immense. Il y a très peu de hauts immeubles et pas mal de constructions en brique. Bogotá est très différente de la ville de Mexico. La circulation est très importante et il y a beaucoup d’habitants qui circulent à vélo. Le réseau de bus semble important, les bus sont bien plus récents que ceux croisés dans la Capitale Mexicaine.

Pour commencer notre visite de la Capitale Colombienne, Julia nous emmène à Décathlon. Nous avions repéré des sacs à dos, et la chance est avec nous, ils ont le matériel en stock. Nous nous dirigeons ensuite vers un immense parc, le parc Bolivar. Il y a des jeux pour enfants de tous les âges. Nos loulous sont au paradis. La température est bien plus fraîche que celle de Cancun. Ici, toute l’année le climat est le même. Alternance de soleil et de pluie et environ 20 degrés au meilleur de la journée. Il faut dire que Bogotá se situe à 2640 m d’altitude. On profite de ce lieu calme pour se poser et discuter un peu avec notre ancienne jeune fille au pair. Nous sommes émus de la retrouver 5 ans après son départ…

Le lendemain, nous emménageons dans un autre airbnb pour une semaine et nous installons dans un quartier proche du centre. Nous en profitons pour decouvrir les environs et tombons sur une boulangerie française. Nous ne pouvons pas nous empêcher d’y prendre un petit goûter bien de chez nous : kouign Aman, éclair au chocolat et tarte tatin. Un délice absolu…

Nous ne ferons finalement pas la balade jusqu’à la cascade au nord de notre appartement après avoir croisé une Bogotánaise qui nous déconseille vivement ce quartier. Dans la capitale Colombienne comme dans de nombreuses grandes villes, mieux vaut s’abstenir de se promener dans certains lieux, nous n’avions pas vu d’alerte sur cet endroit en particulier. Nous avons écouté ses conseils et sommes retournés sur nos pas.

Nous prenons tranquillement nos marques dans ce nouveau pays. L’accent espagnol est différent de celui du Mexique et nous découvrons plein de nouveaux mots… La suite de nos aventures à Bogota dans un prochain article…

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Yolande Poitevin
2 années il y a

Sympa ces nouvelles… Très stressant.. Même à distance.. Mais
Un grand modèle de pugnacité.. Je prend un cours.. J espère que vos petits loups en prennent de la graine. Bonne continuation 👍👍

Votre caviste 🍷🍻🍹😁🥰
2 années il y a

Ah l’Aventure continue 😍 les dernières pages du chapitre 1 nous tiennent en haleine et du coup on attaque le chapitre 2 avec plaisir 🥰. Ton don pour l’écriture nous fait partager vos angoisses, émotions, joies…on imagine l’anniversaire 🎂🙏 et effectivement loin des yeux près du cœur car on vibre et voyage avec vous. Vous êtes des Warriors 💪et trouvez toujours une issue 👏👏👏
Hâte de découvrir les prochaines pages😁on pense fort à vous (mon perit chéri grandit à une vitesse incroyable 😱)
Bisous à vous 6😘😘😘😘😘😘

Virginie H
2 années il y a

Que d’émotions que l’on partage avec vous avec du décalage.
J’ai les larmes aux yeux quand je vous imagine face à vos soucis.
Vous êtes des warriors, merci pour vos récits.
On vous embrasse très fort 💝